Mal logement : les chiffres clés

7 février 2024 | Décryptage Mal logement : les chiffres clés

Le dernier rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre est sorti le 1er février. En voici les principaux chiffres.

Le jeudi 1er février, la Fondation Abbé Pierre a publié son dernier rapport sur l’état du mal-logement en France. 70 ans après l’appel de l'abbé Pierre, son combat pour un logement inconditionnel et digne est toujours cruellement d’actualité. Ce 29e rapport met l’accent sur l’habitat indigne, l’un des reflets de la crise du logement et phénomène en renouvellement permanent, à la rencontre entre la dégradation d’un logement et la vulnérabilité d’un ménage.

La crise du logement s’accélère de manière très inquiétante, cela dans un contexte où le taux de pauvreté grimpe. De nombreux indicateurs sont au rouge.  Tour d’horizon sur les éléments à retenir. 

Des conditions d’habitats indignes pour un nombre croissant de personnes

  • Près d’un quart des ménages ont eu froid chez eux en 2023. En 2022, 863 000 coupures d’énergie ou réductions de puissance ont été effectuées pour cause d’impayés (+ 28 % en trois ans).
  • Les logements indignes restent souvent invisibles et leurs habitants démunis : on compte au moins 600 000 taudis sur notre territoire, dont 150 000 en Outre-mer.

Des demandes de logement non-pourvues, laissant à la rue ou condamnant des personnes dans l’insalubrité ou l’indignité 

  • Le nombre de personnes sans solution d’hébergement s’accroît : plus de 8351 personnes en demande non pourvue au 115 chaque soir, dont 2800 enfants  
  • La fondation estime à 330 000 le nombre de personnes sans domicile  en 2022

Face à un effondrement de la production de logements (dont la production de logements sociaux et très sociaux) …

  • Baisse du financement du logement social : on est passé de 125.000 en 2018, à 93 000 en 2022.
  • Alors que 2,4 millions de ménages en attendent un. Un chiffre en hausse rapide ces dernières années. 

Et des moyens publics pour le logement qui n’ont jamais été aussi faibles

  • L’effort public a atteint un point historiquement bas, d’1,6 % du PIB, loin des 2,2 % de 2010. Soit une chute vertigineuse équivalente à 15 milliards d’euros chaque année