Barthélémy et Foucauld, sont les deux co-fondateurs de Nudj, la marque d'alternatives à la viande 100% naturelles, qui veut révolutionner le secteur des substituts végétaux. Rencontre.
Au rayon alternatives végétales, c’est du 100% ultra-transformé
Barthélémy et Foucauld sont de la génération qui a vu naître les alternatives végétales. Ces “faux” steaks ou nuggets à base de protéines végétales, ont envahis nos rayons, avec une seule promesse : retrouver le goût de la viande, sans les effets négatifs.
L’élevage animal est responsable de 12% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Il provoque aussi 80% de la déforestation en Amazonie, implique des enjeux de maltraitance animale, et une consommation de viande rouge élevée serait responsable de certains types de diabètes et cancers.
Face à ce constat, Foucauld, végétarien depuis l’enfance, et Barthélémy, qui se définit comme flexitarien scannent le rayon alternatives végétales, à la recherche d’un produit sain et durable.
“Quand je faisais mes courses, je ne m’y retrouvais pas. Produits végétaux ultra-transformés, liste d’ingrédients à rallonge, prix exorbitant... En tant que végétarien, c’est indispensable de pouvoir manger des produits protéinés et pratiques à cuisiner”, explique Foucauld.
Les deux frères relèvent alors une incohérence entre le besoin de réduire notre consommation de viande, et les impératifs liés à notre santé.
Le fruit du jacquier, une alternative à la viande ancestrale
C’est en Inde, lors d’un voyage à moto, qu’ils découvrent le fruit du jacquier. Un fruit surabondant et sous-exploité : seulement 20% de sa production est valorisée.
Très répandu en Asie du Sud où il est cultivé depuis 6000 ans, il est apprécié pour sa chair tendre et fibreuse, qui, une fois cuite, s’apparente à de la viande effilochée.
Riche en fibres et en protéines, il émet jusqu’à 18 fois moins de CO2 qu’un steak de bœuf. C’est le fruit magique pour développer des alternatives végétales saines et naturelles en Europe !
Quelques années après leur voyage, et alors que Barthélémy et Foucauld ont déjà plusieurs années d’expérience professionnelle, ils décident de se lancer.
“On est tous les deux arriver à une forme de synchronicité. On se trouvait en décalage avec notre vie pro, et on avait toujours eu envie de montrer un projet ensemble. Le fruit du jacquier est apparu comme une évidence”, raconte Barthélémy.
“On se connaissait suffisamment pour savoir qu’il n’y aurait pas de couac. L’aventure entrepreneuriale en solo, c'est pas pour nous. Maintenant qu’on est lancés, on voit à quel point on est complémentaires. Barth' porte la casquette d’ingénieur, et je m’occupe du commercial & et de la communication”, ajoute Foucauld.
Sans expérience préalable dans l’agro-alimentaire, ils arrivent avec une vision neuve et l'envie profonde d'avoir un impact.
Nudj, le “challenger” du secteur des alternatives à la viande
Quand ils regardent leurs (futurs) concurrents, trois questions leur viennent en tête :
- Pourquoi ces produits sont bourrés de colorants, d’arômes et de conservateurs ?
- Est-ce qu’on a vraiment besoin d’imiter le goût de la viande ?
- Pourquoi c'est aussi cher ?
À ces trois questions, une seule réponse : l’ultra-transformation !
“On avait envie de prendre le contre-pied de l’ultra-transformation. L’une des marques qui nous a inspiré, c’est Michel & Augustin. Pour la première fois, une entreprise de l’agro-alimentaire assumait de faire des cookies, avec des ingrédients simples et de l’afficher en gros sur l’emballage. C’était la révolution !”, explique Barthélémy.
D’ailleurs Augustin de Michel & Augustin a été l'un des premiers investisseurs à accepter de rejoindre l’aventure Nudj.
“Pour la petite histoire, on avait envoyé la première version de nos produits à Augustin. Il les a servis à un dîner avec ses amis et nous a rappelé le lendemain en nous disant que c’était dégueulasse et qu’il avait tout jeté !”, raconte Foucauld.
Mais ça n’a pas repoussé l’entrepreneur qui croyait en la finalité du projet. Après 1 an et demi de tests recettes, Barthélémy et Foucauld sont prêts à lancer de bons produits, ultra gourmands, sans additifs, ni conservateurs ! (Depuis Augustin aussi a validé)
Le plus dur ? Aller convaincre un industriel de leur allouer du temps de Recherche & Développement.
“Au total, on en a contacté plus d’une soixantaine et on a fini par trouver chaussure à notre pied, avec Tossolia, un fabricant éthique, local, et aligné avec nos valeurs”, explique Foucauld.
Des produits qui ont trouvé leur public
Aujourd’hui, la marque commercialise 4 types de produits : galettes nature et piment, de même pour les nuggets.
Distribués dans 210 points de vente en France, dont Monoprix, Carrefour, Auchan, FoodChéri ou encore La Fourche, ils ont des atouts de taille :
- La naturalité : la liste d’ingrédients est simple, courte, et compréhensible de tous.
- Le prix est imbattable : les procédés chimiques liés à l’ultra-transformation coûtent chers. Moins on y fait appel, plus le prix baisse. Deux galettes Nudj coûtent 3,99€. (contre 2€ de plus pour 2 steaks d'une marque concurrente comme Beyond Meat)
- Des labels reconnus : leurs produits sont certifiés bio, avec un nutriscore A.
- Le goût : les produits ne cherchent pas à imiter le goût de la viande, l'idée est d'offrir une nouvelle expérience, et de remplacer le “moment viande”.
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